Titre

Spiridion

Genre

roman

Date de la première parution en volume, chez Félix Bonnaire (in-8°)

1839

Édition présentée

Editions d'aujourd'hui - 1976
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Résumé de l'oeuvre

Dans l'Italie du 18e siècle, Angel est depuis peu novice dans un couvent, fondé au siècle précédent par un personnage extraordinaire nommé Spiridion. Le jeune Angel est une âme pure. Il a à coeur de tout faire de son mieux. Il est donc fort surpris de voir tous les moines se détourner de lui peu à peu, comme s'il avait commis une épouvantable faute. Il a beau se remémorer chacun de ses actes, il ne voit pas quel est son crime. Il est bientôt rejeté par toute la communauté sans même pouvoir se justifier. Repoussé par son confesseur, il perd connaissance dans une pièce où se trouve le portrait de Spiridion. Lorsqu'il revient à lui, il entend une voix agréable qui tente de lui apporter du réconfort. Mais il a beau scruter la pièce dans tous ses recoins, il ne voit personne. En s'approchant de la fenêtre, il aperçoit Alexis, un moine scientifique qui vit en dehors de la communauté. Angel se dit qu'il peut peut-être trouver un appui auprès de ce moine et l'explication de son rejet par l'assemblée des moines. Le premier contact est une vive déception pour Angel. Alexis prend le novice pour une apparition divine, puis, se rendant compte de son erreur, le chasse. Pourtant Angel revient aussitôt vers lui, car il représente son seul rempart contre l'absolue solitude. Le novice parvient à gagner la confiance d'Alexis qui lui raconte son histoire. Il débute son récit par celui du moine fondateur Spiridion. A l'origine, c'était un Juif en perpétuelle recherche spirituelle. Après s'être converti au protestantisme, il préféra le catholicisme et fonda le couvent. La suite de sa recherche fut un peu plus clandestine, car il étudia tous les auteurs hérétiques avant de trouver sa propre religion dont il inscrivit les principes dans un mémoire. Durant la quête de Spiridion, la communauté des moines était devenue oisive, veule et méchante. Spiridion en fut désespéré car il ne pouvait trouver personne à qui transmettre le fruit de sa recherche. Par bonheur, à l'heure de sa mort, on laissa à son chevet un jeune moine très bon, mais peu courageux. Ce dernier consentit pourtant à ensevelir le mémoire avec la dépouille de Spiridion. Il transmis l'information à Alexis. Celui-ci décida d'accomplir sa propre recherche spirituelle avant de déterrer le mémoire. Un jour, avant d'avoir achevé sa quête, il fut tenté d'aller consulter le manuscrit, mais il fut alors assailli par des visions d'enfer qui le firent renoncer. Son cheminement spirituel l'amena à douter de tout et son désespoir le conduisit au bord du suicide. Il trouva le salut en aidant des malheureux, victimes d'une épidémie de choléra. A la fin du récit d'Alexis, Angel décide d'aller chercher le mémoire de Spiridion car la fin du moine scientifique semble proche. Le spectre du moine fondateur aide Angel dans sa recherche. En consultant le mémoire, Angel et Alexis se rendent compte que les recherches spirituelles d'Alexis et de Spiridion ont abouti à la même philosophie d'un nouvel évangile. Le couvent est brutalement attaqué par les révolutionnaires français. Ils pourfendent Alexis. Angel s'évanouit.

Extrait

(...) je crois à un engendrement perpétuel des âmes, qui n'obéit pas aux lois mystérieuses, à des liens invisibles. Quelquefois je me suis demandé si je n'étais pas Hébronius lui-même, modifié dans une existence nouvelle par les différences d'un siècle postérieur au sien. Mais, comme cette pensée était trop orgueilleuse pour être complètement vraie, je me suis dit qu'il pouvait être moi sans avoir cessé d'être lui, de même que, dans l'ordre physique, un homme, en reproduisant la stature, les traits et les penchants de ses ancêtres, les fait revivre dans sa personne, tout en ayant une existence propre à lui-même qui modifie l'existence transmise par eux.

Les éditions

actuelles : Champion-Slatkine 2000 (éd. Michèle Hecquet)

Contemporaines : Nizet 1966 - Calmann Lévy 1911

19e siècle : Perrotin 1842 - Garnier frères 1847 - Hetzel 1855 - Michel-Lévy frères 1867, 1869