Résumé de
l'oeuvre
Jacques
Laurent est un jeune homme pauvre qui a quitté sa
campagne pour Paris, espérant ainsi être plus
proche des livres et de la culture. Dans le cadre de ses
études, il veut prendre pour sujet la Femme, qui est
pour lui un grand mystère. Il a l'intuition que sa
condition subalterne est plus due à
l'éducation qui lui est dispensée qu'à
sa nature féminine.
Si Jacques Laurent est heureux de se trouver près des
livres, la misère lui est, par contre, moins
supportable à la ville qu'à la campagne. Il
doit se priver de tout pour payer sa chambre. Son implacable
logeur pourrait l'en chasser brutalement, de la même
façon qu'il a jeté à la rue plusieurs
de ses voisins. Jacques secoure une malheureuse à
laquelle on arrache les hardes avant de l'expulser. Il
rachète les vêtements pour la pauvre femme.
Mais il ne lui reste plus rien pour aider un autre voisin,
vieux et démuni. De la fenêtre de sa chambre,
Jacques peut apercevoir le jardin du Comte Félix, son
cruel propriétaire. Il y remarque la présence
d'une jeune femme, belle et gracieuse, qui cultive de
magnifiques magnolias. Jacques projette de toucher le coeur
de cette sublime apparition afin qu'elle l'aide à
secourir le vieillard. Pour cela, il jette un billet dans le
jardin du Comte Félix. La jeune femme dédaigne
la missive, croyant être harcelée par un
admirateur. Heureusement, son très jeune valet
ramasse le papier et le lui fait lire. Elle
dépêche son domestique auprès de Jacques
avec une grosse somme d'argent et une lettre signée
Julie. Elle y confie à Jacques le soin de secourir
les malheureux locataires. Peu de temps plus tard, le jeune
homme ose se promener près du jardin de Julie. Elle
l'invite à entrer. Jacques tombe sous le charme de la
conversation de sa belle voisine et apprend avec plaisir
qu'elle lit Jean-Jacques Rousseau. Un soir, alors que
Jacques se promène près de l'Opéra, il
est happé par un "domino" (c'est le costume que
revêtent les courtisanes). Prétextant
être en danger, la jeune femme entraîne Jacques
dans un lieu de plaisir où il entre avec une vive
répugnance. Le domino, qui dit se nommer Isidora, se
met à lui parler de Julie et à se moquer de
son amour naissant pour la jeune femme qu'il
idéalise. Jacques est choqué qu'une courtisane
puisse seulement évoquer la dame de son coeur. Un
homme vient importuner Isidora en lui disant que son
aventure avec Jacques sera rapporté à son
amant en titre. Jacques le chasse. En reconduisant Isidora,
il réalise que celle-ci l'a conduit chez Julie. Elle
enlève son masque. Isidora et Julie ne sont qu'une
seule et même personne ! Jacques passe la nuit avec
Isidora. Se sentant profondément épris d'elle,
il souhaite l'arracher à son amant, le Comte
Félix et l'emmener vivre, à la campagne, une
vie saine et rédemptrice. Le Comte Félix,
ayant été informé de
l'infidélité de sa maîtresse, veut la
chasser. Par orgueil, Isidora reconquiert le Comte et quitte
Jacques.
Quelques temps plus tard, Jacques est devenu
précepteur du fils d'Alice de T., ignorant qu'il
s'agit de la soeur du Comte Félix. Ce dernier vient
de mourir, laissant son nom et sa fortune à Isidora
qu'il a épousée sur son lit de mort. Alice
s'interroge : va t-elle fermer sa porte à la
courtisane repentie, suivant ainsi l'exemple de sa famille,
ou va t-elle plutôt lui ouvrir son coeur ? Une
personne malfaisante lui a révélé que
Jacques, qu'elle admire et aime en secret, a
été l'amant d'Isidora. C'est pourtant à
lui qu'elle demande conseil sur la façon d'accueillir
sa belle-soeur. Jacques lui suggère de la recevoir
afin de pouvoir se faire une idée par
elle-même. Toute émue d'être reçue
par Alice, Isidora se jette à ses pieds et pleure.
Madame de T. lui offre son amitié. Jacques
raccompagne Isidora chez elle. Il retombe dans ses bras bien
qu'étant secrètement amoureux d'Alice. Cette
dernière subit alors une crise nerveuse très
violente et frôle la mort, sans en informer personne.
Ayant retrouvé un peu de
sérénité, Alice incite Jacques à
vivre avec Isidora pour qu'elle ne retombe pas dans la
prostitution. Cependant la liaison de Jacques et
d'Isidora est un échec. La jeune femme se rend compte
que son amant est malheureux et elle le renvoie
auprès d'Alice. Quant à elle, elle part pour
l'Italie.
Dix ans plus tard, dans une lettre, elle affirme à sa
belle-soeur qu'elle a acquis la
sérénité de la vieillesse et que ses
sens sont définitivement en repos. Dans la
région où elle s'est installée, elle a,
à présent, la réputation d'être
sage et généreuse. Elle a fait don d'un grand
nombre de ses biens et adopté une orpheline
démunie. Cette dernière est une grande
âme qui impressionne beaucoup Isidora. Le fils d'Alice
rend un jour visite à sa tante sans lui
dévoiler son identité. Leur relation est si
agréable qu'Isidora rêve d'un mariage entre sa
protégée et le jeune homme. Elle a appris que
seul l'amour d'un homme de coeur peut sauver de la
prostitution une femme, née pauvre et
belle.
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