Titre

Isidora

Genre

roman

Date de la première parution en volume, chez Souverain (3 vol. - in-8°)

1846

Édition présentée

Editions des Femmes - 1990
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Résumé de l'oeuvre

Jacques Laurent est un jeune homme pauvre qui a quitté sa campagne pour Paris, espérant ainsi être plus proche des livres et de la culture. Dans le cadre de ses études, il veut prendre pour sujet la Femme, qui est pour lui un grand mystère. Il a l'intuition que sa condition subalterne est plus due à l'éducation qui lui est dispensée qu'à sa nature féminine.
Si Jacques Laurent est heureux de se trouver près des livres, la misère lui est, par contre, moins supportable à la ville qu'à la campagne. Il doit se priver de tout pour payer sa chambre. Son implacable logeur pourrait l'en chasser brutalement, de la même façon qu'il a jeté à la rue plusieurs de ses voisins. Jacques secoure une malheureuse à laquelle on arrache les hardes avant de l'expulser. Il rachète les vêtements pour la pauvre femme. Mais il ne lui reste plus rien pour aider un autre voisin, vieux et démuni. De la fenêtre de sa chambre, Jacques peut apercevoir le jardin du Comte Félix, son cruel propriétaire. Il y remarque la présence d'une jeune femme, belle et gracieuse, qui cultive de magnifiques magnolias. Jacques projette de toucher le coeur de cette sublime apparition afin qu'elle l'aide à secourir le vieillard. Pour cela, il jette un billet dans le jardin du Comte Félix. La jeune femme dédaigne la missive, croyant être harcelée par un admirateur. Heureusement, son très jeune valet ramasse le papier et le lui fait lire. Elle dépêche son domestique auprès de Jacques avec une grosse somme d'argent et une lettre signée Julie. Elle y confie à Jacques le soin de secourir les malheureux locataires. Peu de temps plus tard, le jeune homme ose se promener près du jardin de Julie. Elle l'invite à entrer. Jacques tombe sous le charme de la conversation de sa belle voisine et apprend avec plaisir qu'elle lit Jean-Jacques Rousseau. Un soir, alors que Jacques se promène près de l'Opéra, il est happé par un "domino" (c'est le costume que revêtent les courtisanes). Prétextant être en danger, la jeune femme entraîne Jacques dans un lieu de plaisir où il entre avec une vive répugnance. Le domino, qui dit se nommer Isidora, se met à lui parler de Julie et à se moquer de son amour naissant pour la jeune femme qu'il idéalise. Jacques est choqué qu'une courtisane puisse seulement évoquer la dame de son coeur. Un homme vient importuner Isidora en lui disant que son aventure avec Jacques sera rapporté à son amant en titre. Jacques le chasse. En reconduisant Isidora, il réalise que celle-ci l'a conduit chez Julie. Elle enlève son masque. Isidora et Julie ne sont qu'une seule et même personne ! Jacques passe la nuit avec Isidora. Se sentant profondément épris d'elle, il souhaite l'arracher à son amant, le Comte Félix et l'emmener vivre, à la campagne, une vie saine et rédemptrice. Le Comte Félix, ayant été informé de l'infidélité de sa maîtresse, veut la chasser. Par orgueil, Isidora reconquiert le Comte et quitte Jacques.
Quelques temps plus tard, Jacques est devenu précepteur du fils d'Alice de T., ignorant qu'il s'agit de la soeur du Comte Félix. Ce dernier vient de mourir, laissant son nom et sa fortune à Isidora qu'il a épousée sur son lit de mort. Alice s'interroge : va t-elle fermer sa porte à la courtisane repentie, suivant ainsi l'exemple de sa famille, ou va t-elle plutôt lui ouvrir son coeur ? Une personne malfaisante lui a révélé que Jacques, qu'elle admire et aime en secret, a été l'amant d'Isidora. C'est pourtant à lui qu'elle demande conseil sur la façon d'accueillir sa belle-soeur. Jacques lui suggère de la recevoir afin de pouvoir se faire une idée par elle-même. Toute émue d'être reçue par Alice, Isidora se jette à ses pieds et pleure. Madame de T. lui offre son amitié. Jacques raccompagne Isidora chez elle. Il retombe dans ses bras bien qu'étant secrètement amoureux d'Alice. Cette dernière subit alors une crise nerveuse très violente et frôle la mort, sans en informer personne. Ayant retrouvé un peu de sérénité, Alice incite Jacques à vivre avec Isidora pour qu'elle ne retombe pas dans la prostitution
. Cependant la liaison de Jacques et d'Isidora est un échec. La jeune femme se rend compte que son amant est malheureux et elle le renvoie auprès d'Alice. Quant à elle, elle part pour l'Italie.
Dix ans plus tard, dans une lettre, elle affirme à sa belle-soeur qu'elle a acquis la sérénité de la vieillesse et que ses sens sont définitivement en repos. Dans la région où elle s'est installée, elle a, à présent, la réputation d'être sage et généreuse. Elle a fait don d'un grand nombre de ses biens et adopté une orpheline démunie. Cette dernière est une grande âme qui impressionne beaucoup Isidora. Le fils d'Alice rend un jour visite à sa tante sans lui dévoiler son identité. Leur relation est si agréable qu'Isidora rêve d'un mariage entre sa protégée et le jeune homme. Elle a appris que seul l'amour d'un homme de coeur peut sauver de la prostitution une femme, née pauvre et belle.

Extrait

La bonté des femmes est immense. D'ou vient donc que la bonté n'a pas de droits à l'action sociale en législation et en politique ?

Les éditions

19e siècle : J. Hetzel 1853, 1854 - Michel-Lévy frères 1861, 1865, 1869 - Calmann Lévy 1880