Titre

La Filleule

Genre

roman

Date de la première parution en volume, chez Cadot
(4 vol. ; in-8°)

1853

Édition présentée

Editions de l'Aurore - 1989
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Résumé de l'oeuvre

Stéphen Rivesanges, pour faire plaisir à sa mère adorée, a toujours été un enfant studieux. Après avoir brillamment réussi ses examens, il se réjouit de pouvoir retourner auprès de sa chère mère et profiter enfin de son affection. Son père lui apprend alors qu'elle est morte. L'épreuve est terrible d'autant que Stéphen est bientôt chassé hors du logis familial par la maîtresse de son père. Ce dernier lui accorde cependant une pension pour lui permettre de vivre en attendant de choisir un métier. A Paris, le jeune homme a la chance de trouver un ami, Edmond Roque, qui le pousse à continuer ses études. Au moment des vacances, ce même ami le conduit dans une retraite enchanteresse, dans la forêt de Fontainebleau, et le loge chez un couple de vieux paysans, les Floche. Avant le départ de Roque, Stéphen et lui font une promenade en forêt. Ils rencontrent une bohémienne qui parait plongée dans le plus profond désespoir. En effet, alors qu'elle est enceinte et accompagnée d'un petit garçon, elle est chassée de partout. Stéphen et Roque la ramène chez les Floche où elle est secourue. Malheureusement, elle décède en mettant au monde une petite fille. Le petit bohémien s'enfuit. Stéphen décide de prendre en charge le bébé et l'appelle Moréna, nom qu'il a trouvé sur une bracelet de chien entourant le poignet de la défunte. On fait boire au bébé le lait d'une chèvre noire. Stéphen poursuit ses promenades en forêt alors que Roque a rejoint sa famille. Stéphen fait la connaissance d'un jeune homme, Hubert Clet, qui ne lui plaît pas vraiment mais dont il doit subir la compagnie. Ce jeune homme est en villégiature chez un ami, Julien Marange, qui vit avec sa mère et sa soeur, Anicée de Saule. Clet, secrètement amoureux d'Anicée, a raconté l'aventure de Moréna pour se rendre intéressant. Anicée et sa mère se prenne de passion pour la petite fille et décide de l'adopter. Stéphen y consent lorsque qu'il voit un bohémien et un enfant roder autour du bébé. Il se lie intimement avec Anicée et sa mère en tant que parrain de Moréna. De retour à Paris, il poursuit ses études et se découvre un talent pour la musique. Ses fréquentes visites à Anicée font qu'il en devient passionnément amoureux. Mme Marange décide alors de l'éloigner car elle n'apprécie pas qu'un jeune étudiant obscur puisse prétendre à la main de sa fille, jeune veuve de trente ans. Un malheur ne venant jamais seul, le père de Stéphen décide à ce moment de ne plus lui servir de pension. Isolé, Stéphen manque de mourir de faim mais il est secouru par Anicée et Mme Marange. Dans un sursaut de fierté, il ne demeure cependant pas auprès d'elles et préfère s'adresser à son ami Roque qui lui procure un emploi dans un musée. Ce travail permet à Stéphen de retrouver Anicée et sa mère à leur maison de campagne où il a le bonheur d'apprendre que la jeune femme partage son amour. Le père de Stéphen meurt et le jeune homme hérite d'un bien qui lui permet de se rapprocher socialement d'Anicée et de quitter son emploi. Mme Marange voudrait cependant qu'il réussisse dans quelque profession. Il connait une notoriété fulgurante et inattendue en publiant trois ouvrages dans des domaines différents, musique, littérature, botanique. Il prouve ainsi à Mme Marange que le succès social est vain puisqu'il récompense un parfait inconnu sans expérience au détriment de personnes de valeur. Alors rien ne semble plus empêcher le mariage de Stéphen et d'Anicée.
Stéphen a retrouvé la trace du supposé frère de Moréna, Rosario. Il apprend de lui l'histoire de la gitane Pilar. Elle a trompé son mari, le gitano d'Andalousie Antonio, avec un grand d'Espagne, le duc de Florès. Antonio a voulu tuer l'enfant, puis se ravisant a choisi de l'utiliser pour faire chanter le duc. Stéphen s'arrange pour faire arrêter Antonio et place Rosario dans une famille pour qu'il échappe à son destin de brigand. Il rencontre ensuite le duc de Florès qui admet sa paternité mais ne veut pas la reconnaître publiquement. Il consent à ce que Mme Marange et sa fille en conserve la garde et propose son aide financière.
Une quinzaine d'année plus tard, Moréna est devenue une adolescente passionnée, lorsque Stéphen rentre d'un long voyage d'études. Elle tombe amoureuse de son parrain ignorant qu'il a secrètement épousé Anicée bien des années auparavant. S'apercevant des sentiments de sa filleule, Stéphen adopte tout d'abord une attitude empreinte de froideur et de distance, mais voyant que cela exaspère la passion de Moréna au lieu de la calmer, il lui révèle son mariage avec Anicée. L'adolescente, plongée dans un violent sentiment de rage et de jalousie envers sa protectrice, est secrètement contactée par Rosario qui lui révèle le mystère de sa naissance et la pousse à aller habiter chez le duc. Au même moment, la femme de ce dernier, qui vient d'apprendre l'existence de Moréna par ce même Rosario, est venue réclamer sa garde à Anicée, dans un mouvement apparemment admirable. Anicée s'y refuse mais Moréna la pousse à accepter. La duchesse, qui veut en réalité nuire à son mari, jette Moréna dans les bras du pauvre bohémien Rosario après l'avoir fait briller dans le monde. En découvrant, la relation des deux jeunes gens, le Duc fait enfermer sa fille dans un couvent. Il essaie de lui faire épouser Hubert Clet, mais Moréna profite de ce dernier pour fuir le couvent avec Rosario. Le jeune bohémien, réellement amoureux de l'adolescente, la ramène auprès de Stéphen et Anicée qui bénissent leur union. Ils deviendront de grands artistes.

Extrait

Tous deux nous aspirions, avant d'agir, à embrasser une certitude religieuse, philosophique, morale et sociale. On voit que notre ambition n'était pas mince. Chez Roque, elle était audacieuse et obstinée. Chez moi, elle était déjà mêlée d'un doute profond. Je craignais de découvrir que l'homme n'est pas capable d'affirmer quelque chose, et je prenais mon parti d'accepter cette destinée pour les autres et pour moi-même. Roque ne voulait admettre rien de semblable ; il était résolu à devenir fou ou à se brûler la cervelle le jour où, après avoir péniblement gravi vers la lumière, il la trouverait enveloppée d'un nuage impénétrable.

Les éditions

19e siècle : Librairie Nouvelle 1857 - Michel Lévy 1861, 1864, 1869